Don du sang: Les Bretons généreux

Voilà un article du Télégramme de ce jour que nous reprenons dans son intégralité.

Publié le 18 février 2019 à 16h09 Modifié le 19 février 2019 à 09h03

Benoît Tréhorel

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En Bretagne, l’indice de générosité en matière de don du sang est de 4,6 %, quand la moyenne française s’établit à 3,7 %. (Photo B. T.)

Région autosuffisante et même exportatrice, la Bretagne peut se targuer d’avoir une population qui donne généreusement son sang. Environ 600 poches sont nécessaires chaque jour. Or, durant ces périodes d’épidémies de grippes et de gastro-entérites, le volume des collectes diminue raisonnablement.

Un indice de générosité de 4,6 % en Bretagne. En 2018, quelque 145 600 dons de sang total (1) ont été réalisés. Un chiffre relativement stable d’une année à l’autre. Le nombre effectif de donneurs bretons, lui, louvoie autour des 100 000. Permettant ainsi à la région d’afficher un indice de générosité (2) très honorable : 4,6 %, quand la moyenne française s’établit à 3,7 %. De fait, la Bretagne jouit d’une autosuffisance en or rouge pour ses 63 hôpitaux et cliniques. Une situation qui la rend même exportatrice (et généreuse, encore une fois) vers des régions en carences, Ile-de-France en tête.

  • L’hiver et sa fidèle gastro. C’est de saison. Vêtu de son long manteau froid et nocturne, l’hiver apporte chaque année son lot d’épidémies : grippes, gastro-entérites ou encore bronchites. De charmants microbes qui peuplent les salles d’attente des généralistes et vident allègrement les lits sur lesquels s’allongent les donneurs de sang. Ces dernières semaines, la maison du don de Saint-Brieuc en a fait l’amer constat : sur une trentaine de rendez-vous quotidiens, une dizaine se décommande. Le motif ? Un petit autodiagnostic qui conclut à un état de « mal foutu ».

Les malades qui ont besoin de sang ne prennent pas de vacances.

Les appels à l’aide. Pour remédier à ce rituel de début d’année, l’Établissement français du sang procède à des relances un peu plus insistantes par téléphone auprès de donneurs habituels. « On considère qu’il nous faut environ 600 dons de sang total, par jour, à l’échelle de la Bretagne pour couvrir les besoins, indique le Dr Alain Guillard, responsable des prélèvements à l’EFS Bretagne. Or, les malades en demande de transfusion ne prennent pas de vacances ».

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(Photo Benoît Tréhorel)

La barre des 14 jours. Les donneurs, oui. D’où une légère chute des réserves. Pour faire face à toute situation d’urgence (attentat, catastrophe naturelle, pandémie, etc.), les stocks en produits sanguins s’élèvent en général à 14 jours. « En ce moment, indique le Dr Guillard, on est à 13,6. Jusqu’à 12 jours, c’est raisonnable. Entre 10 et 12, on s’inquiète. Sous 10 jours, c’est panique à bord ». Avec une durée de conservation de cinq jours, les plaquettes (souvent utilisées dans les cas de leucémies) ont la priorité. Les globules, dont la péremption grimpe à 42 jours, peuvent davantage patienter. Le plasma, lui, garde ses propriétés un an.

« Jusqu’à 12 jours de stocks, c’est raisonnable. Entre 10 et 12, on s’inquiète. Sous 10 jours, c’est panique à bord » .

La problématique du groupe. Si, par principe, jamais la transfusion d’un donneur ne sera refusée au motif de son groupe sanguin, les démarchages par téléphone ciblent des profils en fonction des besoins.

Huit groupes sanguins existent, auxquels s’ajoutent des sous-groupes. Aucun d’eux ne présente la même problématique. « Le groupe AB, receveur universel, est assez rare (3 % de la population). Pour recevoir, il n’a donc jamais de problème. En revanche, un O – doit uniquement être transfusé d’un O -. Il faut, par conséquent, être plus vigilant sur les réserves ». Passés 42 jours, la poche périme. Chaque année en Bretagne, moins de 0,1 % des dons ne sont pas utilisés.

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Les groupes sanguins sont au nombre de huit, auxquels s’ajoutent des sous-groupes. (Photo Benoît Tréhorel)

Le modèle français envié. Mis en place au début des années 1950, le système transfusionnel français est devenu une référence à l’international. Organisation des structures, sensibilisation efficace auprès des jeunes générations, anticipation des aléas, etc. « On est parvenu à installer un modèle qui répond parfaitement aux attentes des malades, se réjouit le Dr Guillard. La demande de transfusion ne fluctue pas trop dans l’année, et on fait en sorte d’avoir une offre sans saisonnalité ».

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Dr Alain Guillard, responsable régional des prélèvements EFS. (Photo Benoît Tréhorel)

(1) Le sang total est le sang avec tous ses constituants. Il est composé à 55 % de plasma et à 45 % d’éléments figurés, comprenant les globules rouges, les globules blancs et les plaquettes. (2) L’indice de générosité mesure le rapport entre le nombre de donneurs et le nombre de personnes en âge de donner sur un territoire précis


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